Déphasé temporel

Retour vers le futur... En moins cool !

Sébastien Huette

6/8/20235 min read

Vers l'infini et au-delà !

J'étais sur l'espace dédiée au "recyclage" des mets digérés.
Pipipopo time, quoi. Oui ça m'arrive.
À me parler à moi-même - mais comme si quelqu'un était présent face à moi. Oui ça m'arrive... plus souvent qu'on peut le croire.

Je me disais : "Mec, tu as 34 ans. Depuis combien de temps tu as ce sentiment d'être en retard. Je veux dire de te soucier de savoir si tu es dans le bon timing par rapport aux autres"

"Si a 50 ans tu n'as pas une rolex au poignet, c'est que tu as raté ta vie" - Jacques Séguéla.
Parole d'un sacro-saint publicitaire qui participa à l'essort du consumérisme béa chronophagique de notre civilisation néo-libéralisée milleffeuillagée dans la contrition stratosphérique de nos âmes damnées... (oui, tout va bien...)

On m'appelait le
bonhomme qui casse...

Flashback.
Scrac !
Me voilà en fauteuil roulant en CE1, CM1, CM2.
Je rate des jours des cours.
Scroc ! Crouc !
Il ne s'agit pas d'une de mes participations à un atelier de mécanique mais encore d'autres impressions sonores que j'ai entendues surgir de mon tibia ou encore de mon coude.
Et une à la plage ! Je me prends de face les vagues qui projettent la "planche de surf" sur mon coude.
Et une autre en tombant à terre chez moi - Enfin ce qui me servait d'habitat à l'époque.

Tibitibia ! Tibitibi-coude ! Tibicoude !
Les impressions mentales de ce craquement me donnent l'impression de bruits légèrement différents à chaque fois. La douleur me paraît moins vive. Sans doute mon cerveau s'y est accoutumé et se dit :

"Mouais... encore une alarme qui sonne au niveau du tibia droit. Rebelote, ce doit être une fracture ! Tu peux aller voir ça Gégé, histoire qu'on mette en route l'alarme générale "cri et douleurs"?
...
Gégé?... OhEh!....
Pfiuu à force de le solliciter mon Gégé, il répond plus !"

Crac !
Le coude s'iradie de douleur. En plein concours de pompes mon os cède alors que j'étais avec des amis à un club de carte pokémon dont j'étais l'organisateur. Oh la honte !
Mes amis en rient, ils ne me croient pas. Contiennent leur rires. Oui la situation est assez hilarante d'un point de vue extérieur. Comment un muscle en tension peut-il casser un os - car c'est ce qui s'est passé, réellement !

Craoc! Cette fois c'est le petit doigt en frappant dans un lavabo (Oui alors j'ai une bonne raison et ce n'est pas ce que vous croyez... Mais que croyez-vous hum hum...)

Il y a peu j'ai découvert dans un vieux carton des vestiges de radiographies faites à l'hôpital. Moi qui disais à chaque fois à ceux dont j'en faisais la confidence, pour illustrer les effets de la maladie : "Oui j'ai eu une petite dizaines de fractures".

Que nenni ma gueule!
Les radiographies s'enchainent à tous les âges. C'est fou le nombre de temps que j'ai du passer à l'hôpital quand j'étais jeune. Je me questionne sur le taux de radiation que j'ai dû prendre avec toutes ces scans du corps.

L'odeur de javel, les halos bleutés, les lits asceptisés, les "Bonjour monsieur, dame, alors j'ai les radios avec moi... oui c'est bien une fracture!"

Elija Price : "On m'appelait le bonhomme qui casse"
Elija Price : "On m'appelait le bonhomme qui casse"

Elijah Price dans "Incassable" (2000) de Night Shyamalan :
"On m'appelait le bonhomme qui casse"

Le film "Un jour sans fin" de Harold Ramis

Un jour sans fin

Tout ça pour dire... Qu'au fond de moi, je me suis toujours dit que ma jeunesse je ne la vivais pas à fond. Plus tard, c'est certain, je rattraperais ce temps perdu. Que d'une manière ou d'une autre cette envie d'aventure, de conquête, de défis je l'instillerai dans ma vie.

Adolescent, vers 12-14 ans je rêvassais à m'imaginer dans l'avenir tel un Indiana croisé avec un James Bond, une sorte de Mac Gyver prêt à tout, charismatique, à l'écoute, bon et serviable (mais pas trop sinon ça fait toutou de service ! Et puis faut montrer ses limites dans cette société sinon tu te fais bouffer tout cru - eh oui ma gueule !).

À cette période j'étais l'enfant bouboule. Celui ou les tee-shirt sont trop petits (mais pas dans le bon sens du terme), où les railleries des camarades et celles des proches complexe sans dire un mot. J'en ai eu assez, du jour au lendemain, j'ai pris une décision : Demain, c'est fini, je fais du sport, je maigri et je fais taire ces Pu*** de **** de **** !

4 mois ont passés. De 43 kilos j'étais tombé à 31. Je suis retourné en cours. Certains camarade dont un bien casse-**** m'a même dit inquiet : "Tu as chopé une maladie ou quoi ?"
Le médecin, lui, m'indiquait l'importance de changer de mentalité pour m'éviter des ennuis au niveau de la croissance.

À partir de ce moment là je suis devenu accro... Accro à l'exercice physique, je me cloitrais dans ma chambre les écouteurs sur les oreilles. Pompes, tractions, port de charges, haltères bricolées avec des sacs à dos, expérimentations diverses pour me renforcer.
C'était vers mes 14-18 ans.
Je me souviens avoir acheté des protéines animales, en douce, pour vouloir gagner de "la masse". 68 kilos ! Yes, me disais-je sur le pèse-personne tout en re-pensant aux dernières vidéos de Markus Ruhl, de Ronnie Coleman, d'Arnold Schwarzenegger et autre culturistes que j'avais visionnées sur Youtube, plus tôt dans la semaine. 
Je voulais être massif.

La famille, me voyant épisodiquement, rassurait mes parents : "Ça lui passera, comme à tous les jeunes de cet âge !". Eh beh non mes gueules ! On dirait bien que le gamin est têtu comme un piston à sans plomb 98 à 1,945€ le litre.

Le temps a passé, mes rêvasseries se sont tempérées, la protéine a été découverte, j'ai dû la jeter. Il n'empêche, je continue toujours l'exercice physique.
Ah sinon à 34 ans, je suis en recherche d'un CDI et bientôt à la rue (L'art de faire transition !)

- Conscience : "
Eh beh mon gars, t'a bien loosée ta vie ! Et tu continues en rédigeant c'tarticle plutôt que de réseauter, de bosser et de montrer que t'en as dans le pantalon"
-
Subconscience : "Mais quel beauf, c'est pas possible!"
- Conscience :
"Eh, oh... En m'insultant, tu t'insultes en fait! Et puis on va pas se mentir, c'est bien beau d'avoir un idéal de vie mais on a qu'une vie et autant remettre le poids du monde sur les futurs générations... Héhé! Faut se réaliser un moment donné. En plus de ça ton idéal est d'un flou... C'est pas possible !"
Conscience : "Oui, tu as raison, plutôt que d'adapter ses expériences de vie à sa vision du monde - bien qu'elle ne soit pas clairement définie pour le moment -, mieux vaut adapter sa vision du monde au champs des possibles que nous permettent nos expériences de vie"
Subconscient : "Beh voilà, j'aurais pas dit mieux!"
Conscience : "On est tous foutu!"

Je crois plutôt que ces écrits jouent un effet cathartique. #Shchizophréniquetendance.

Guillaume Bats, un humoriste à la force de vie
et au talent incroyable

Markus Ruhl - Rammstein - Angst